Psaume CXV.

1. À ton nom saint, à ta bonté, Seigneur,
Et non à nous en sera dû l’honneur;
gage ta promesse.
Quoi! disait-on de toi-même et de nous,
se tient-il ce Dieu fort et jaloux,
Qu’ils invoquent sans cesse?

2. Oui, notre Dieu réside dans les cieux,
D’où, comme il veut, il régit ces bas lieux,
Nous fait ce que nous sommes;
Mais ces faux dieux, ces dieux d’or et d’argent,
Que les Gentils servent aveuglément,
Ne sont qu’ouvrages d’hommes.

3. Ils ont des yeux et ne peuvent rien voir;
Leur bouche est close, et ne peut se mouvoir;
C’est une chose morte.
De leur oreille ils ne sauraient ouïr;
Ils ont un nez, mais qui ne peut jouir
D’odeur douce, ni forte.

4. Ils ont des mains, sans pouvoir rien toucher;
Ils ont des pieds et ne sauraient marcher;
Un gosier inutile.
Tels soient, aussi, les hommes qui les font,
Ceux qui près d’eux follement chercheront
Leur aide, leur asile.

5. Fils de Jacob, ne mettez votre espoir
Qu’au Dieu des cieux, dont le divin pouvoir
Est seul votre défense.
Maison d’Âron, reposez-vous sur lui;
Il fut toujours notre plus ferme appui,
Vivez en assurance.

6. Reposez-vous sur son divin support,
Vous que l’on voit craindre de ce Dieu fort
La Majesté suprême.
Il a pour vous un amour paternel,
Il bénira la maison d’Israël,
Celle d’Âron de même.

7. Les hommes saints qui servent le vrai Dieu,
Grands et petits, en tout temps, en tout lieu,
Sont l’objet de sa grâce.
Vous l’avez vu surpasser vos souhaits;
Vous le verrez répandre ses bienfaits
Sur toute votre race.

8. Ô trop heureux vous qu’il a tant aimés!
Car ce grand Dieu les hauts cieux a formés,
Et la terre où nous sommes:
Il s’est bâti son trône dans les cieux;
Mais pour la terre, et ses biens précieux,
Il en fit don aux hommes.

9. Grand Dieu, les morts ne sauraient te prier;
Ton nom si saint ne peut se publier
règne le silence:
Nous, qui vivons, nous saurons te bénir,
Et faire entendre aux siècles à venir
Ta force et ta clémence.